Dans le Monde en 2007, l’énergie primaire la plus consommée a été le pétrole (34%), suivi des deux autres hydrocarbures : le charbon (25%) et le gaz (21%). Les énergies renouvelables restent très loin derrière. Nous sommes ultra-dépendants aux hydrocarbures et notamment au pétrole. Dépendants jusqu’à quand ?
Sommaire
Le pétrole : pourquoi faire ?
Une fois le pétrole raffiné on obtient des carburants pour les véhicules et les avions, du fioul, du gaz mais aussi des matières premières pour les industries pétrochimique et pharmaceutique, qui produiront :
- du bitume pour nos routes.
- des pneus pour nos voitures.
- des matières plastiques (pour la plus grande joie des fleuves et des océans).
- des fibres synthétiques (vêtements en nylon ou polyester).
- des détergents.
- des engrais et pesticides pour l’agriculture (pour le plus grand bonheur des abeilles).
- des médicaments.
- des produits cosmétiques.
- etc …
La liste est longue : le pétrole est partout.
Cadeau bonus : la combustion des hydrocarbures est de très loin la principale source d’émissions de CO2 anthropique (d’origine humaine).
Le pétrole en chiffres.
La consommation de pétrole se mesure en barils avec 1 baril = 159 litres.
La consommation mondiale est de 30 milliards de barils par an, soit 85 millions de barils par jour !
Les réserves de pétrole conventionnel sont estimées à 1200 milliards de barils.
Soit 40 années de réserve « théorique ».
Mais attention, il faut bien comprendre que ce chiffre est sans doute largement surévalué. Il se base sur les déclarations des états producteurs qui ont tout intérêt à surévaluer leurs réserves annoncées pour augmenter leur poids géopolitique sur la scène internationale.
Au moyen-orient par exemple, les pays de l’OPEP publient chaque année des statistiques sur leurs réserves de pétrole. Jusqu’en 1986 le niveau de ces réserves était annoncé à 300 milliards de barils. Soudain en 1986, le niveau annoncé à augmenté très vite et depuis 1986, ô miracle, le niveau annoncé n’a pas baissé. Pourtant, il y a eu quelques milliards de barils de pétrole consommés depuis 1986. Preuve que ces chiffres sont bien politiques et sans doutre très largement surévalués. Ce qui n’est guère rassurant.
A ces réserves, il faut ajouter les réserves en pétrole non conventionnel estimées à 1000 milliards de barils. Le pétrole non conventionnel est un pétrole très difficile ou impossible à exploiter (dont les sables bitumineux dont l’extraction est très polluante).
Puisqu’on parle de chiffres, en voici un pour avoir une idée de notre addiction croissante au prétrole : la Chine immatricule 14.000 voitures tous les jours !
Qu’est ce que le pic pétrolier ?
La fameuse courbe de Hubbert, en forme de cloche décrit le profil de production d’un gisement pétrolifère. Le débit d’extraction augmente progressivement jusqu’à un maximum. Il se maintient un certain temps avant d’entamer une déplétion irréversible jusqu’à l’arrêt de l’exploitation. La quantité de pétrole sur Terre est tout simplement limitée.
Quand on additionne les profils de tous les gisements d’un pays, on obtient le profil de production d’un pays.
La théorie rejoint la pratique avec la courbe de Hubbert de la Norvège :
Le pic pétrolier mondial est positionné entre 2005 et 2020 selon les experts et selon la définition exacte du pic pétrolier. Donc selon certains experts on serait déjà sur la pente descendante, ou très proche de l’être dans le meilleur des cas.
La capacité de production mondiale va aller en diminuant alors que la demande ne cesse d’augmenter. Les chinois et les indiens eux aussi veulent leurs voitures ! Si leurs besoins en pétrole se rapprochent des notres, l’estimation des 40 années restantes risque bien d’être hautement optimiste.
Une seule certitude : l’ère du pétrole bon marché est désormais révolue. Les prix vont s’envoler.
Le pic de production en gaz naturel quant à lui arrivera 10 ans après. Celui du charbon un peu plus tard.
Le pic pétrolier : peut être une chance ?
Le pic pétrolier n’est peut être pas une chose négative en soi. Il éveillera peut être les drogués au pétrole que nous sommes tous.
Il favorisera peut être une réelle réflexion sur les énergies alternatives.
Il entrainera peut être une démondialisation et un retour aux économies et agricultures locales ? Est ce bien raisonnable d’acheter un melon de Chine en plein hiver sans s’interroger ?
Il favorisera peut être les réductions de nos émissions de CO2, à condition de ne pas recourir massivement au charbon dont les réserves sont encore importantes.
Il nous incitera peut être à refléchir contraint-forcé à un nouveau modèle de développement.
Un modèle qui reste encore à ce jour à inventer.
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