La remarquable photographe Beth Moon a passé plus de 10 ans de sa vie à photographier les arbres les plus vieux du Monde dans les endroits les plus reculés de la planète. Elle nous propose ici une série de clichés baptisée Diamond Nights, les nuit de diamant. Elle a photographié de nuit, les arbres les plus vieux d’Afrique, en baptisant chacune des photos du nom de la constellation visible en arrière plan.
L’influence de la lumière des étoiles sur la croissance des arbres.
L’origine de son projet fut la rencontre avec différents scientifiques qui étudient les corrélations entre les arbres et la lumière des étoiles. Des chercheurs de l’université d’Édimbourg ont notamment montré que le rayonnement cosmique à une profonde influence sur la croissance des arbres, bien plus que les températures et les précipitations. Par ailleurs, le chercheur renommé Lawrence Edwards a révélé que les bourgeons changent de forme et de taille selon des cycles réguliers directement en relation avec la Lune et les différentes planètes de notre système solaire. Il aurait également démontré que cette influence est perturbée par les lignes aériennes à haute tension.
Trouver les plus vieux arbres d’Afrique.
Pour sa série Diamond Nights, Beth Moon a entrepris de rechercher les arbres les plus vieux ou les plus intriguants dans le sud de l’Afrique. Elle les a trouvé en Afrique du sud, au Botswana et en Namibie. De manière à pouvoir photographier sous un ciel clair, loin de toute habitation et de toute source de lumière, elle a du se rendre dans les endroits les plus reculés. Accompagné de guides, elle a marché pendant des heures sur des sentiers non balisés, sans jamais voir âme qui vive. Certains arbres portent des noms locaux et d’autres non. Retrouver leurs emplacements exacts relève du défi.
La majorité des photographies des arbres a été réalisée par une nuit sans lune, avec une lentille grand angle et avec un ISO allant de 3200 à 6400. La voie lactée avec son ruban d’étoiles est parfaitement visible d’un point à l’autre de l’horizon sur certaines images. Le temps d’exposition pouvait aller jusqu’à 30 secondes pour permettre de bien capter la lumière des étoiles. Chaque photographie a demandé à Beth Moon de nombreuses tentatives et parfois l’utilisation de différentes techniques d’éclairages complémentaires.
L’obscurité était telle que je ne pouvais voir mes propres mains en les approchant de mon visage.
Rester en présence de ces arbres, fut pour Moon comme plonger dans les profondeurs de l’océan. Elle resta prêt d’eux en silence pendant des heures, témoin privilégié de leur communication secrète avec les cieux. Elle a nommé chaque arbre du nom de la constellation en arrière plan. Un hommage aux anciens grecs et romains qui firent naitre mythes et légendes de ses constellations. A travers l’échange silencieux entre les étoiles et la Terre, le philosophe s’interroge « L’arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit si personne ne l’entend ? « . La réponse de l’arbre est muette mais n’en est pas moins retentissante.
Source : Beth Moon